Devant plus de 500 personnes, mercredi 22 mai, Léon Deffontaines a tenu son troisième meeting national à Avion, dans le Pas-de-Calais.
Auréolé par sa participation au débat de la veille sur la chaîne LCI, où tout le monde s’accorde à dire qu’il s’est particulièrement montré brillant, la tête de liste « Gauche Unie pour le monde du travail » n’a pas eu de mal à emporter l’enthousiasme du public.
Efficacement entouré par ses colistiers, à commencer par le député du Nord et secrétaire national du PCF Fabien Roussel, Léon Deffontaines sait tenir des propos « clairs, argumentés et sans compromis », comme l’a rappelé la sénatrice Cathy Apourceau-Poly. Intervenant dans ce qu’il appelle lui-même la « citadelle rouge », il a été chaudement accueilli par le maire communiste Jean Létoquart qui a succédé à Jean-Marc Tellier lorsque ce dernier a repris en 2022 la 3e circonscription du Pas-de-Calais au Rassemblement national. Plus qu’un symbole.
Sur le Rassemblement national, qu’Emmanuel Maurel (3e sur la liste) mitraille du triple qualificatif « bonimenteur », « traficoteur », « arnaqueur », il assure qu’il ne laissera jamais l’extrême droite « détourner la juste colère des travailleurs français ». Jordan Bardella est pour lui un « faussaire social, larbin du patronat ».
Des élus défenseurs du service public
Concernant la défense du service public, le candidat communiste rend hommage aux élus locaux de sa famille politique qui se distinguent dans ce domaine. Récemment, les maires autour de la commune d’Avion se sont dressés pour le maintien des effectifs des bureaux de Poste. Il évoque aussi l’Éducation nationale et cite la numéro 2 de sa liste, Sigrid Girardin, co-secrétaire générale du Snuep FSU qui prendra le dossier en charge et rendra compte aux électeurs.
D’une manière générale, Léon Deffontaines s’applique à porter l’estocade contre les parlementaires européens actuels et élus en France : « Quand je vois les parlementaires français qui votent à Bruxelles, je pense qu’ils sont peu nombreux à croire qu’ils ont des comptes à rendre à leurs électeurs ». Lui, s’il est élu, s’engage à mettre en place des permanences en France pour rendre compte du travail qui sera fait à Strasbourg et à Bruxelles.
Avec fougue, il fustige les accords de libre-échange, comme celui signé avec la Nouvelle-Zélande ou le Ceta avec le Canada et réclame la souveraineté alimentaire. Il s’attaque au marché européen de l’électricité qui mène à une explosion des factures pour les particuliers comme pour les entreprises et plaide là encore pour un grand service public. Il tire sur Bruxelles qui ne met pas en place les protections nécessaires pour protéger le secteur industriel (le natif d’Amiens prend ici l’exemple de l’entreprise Metex actuellement dans la tourmente). Il réclame la « souveraineté démocratique » en rappelant encore l’humiliation subie après le vote des Français contre le traité établissant une constitution pour l’Europe. Enfin, il dit son horreur pour les « va-t-en-guerre », en Europe ou en Palestine, et rappelle que la paix est un projet politique.
La gauche de demain
Avec une liste qui allie des candidats communistes, mais aussi des personnes de la Gauche républicaine et sociale (la GRS d’Emmanuel Maurel), de L’Engagement (le mouvement d’Arnaud Montebourg), et des Radicaux de gauche, le jeune candidat se dit persuadé d’être en capacité « de construire la gauche de demain et de faire notre grand retour au Parlement européen avec des élus qui bâtiront un nouvel avenir pour la France et l’Europe ». Une Europe hors du champ libéral et hors de l’Otan. »
À 18 jours du scrutin, devant un public conquis, Léon Deffontaines veut croire que sa liste atteindra les 5 % de vote et portera 5 candidats progressistes à Strasbourg.
Philippe Allienne
Article publié dans CommunisteS, n°998, 29 mai 2024.