Le 11 avril j’ai pris le bus pour Amiens, depuis Laon, afin de me rendre pour la première fois à un meeting du PCF pour les élections européennes. À mon arrivée, en direction de la buvette, un homme que je ne connaissais pas m’a donné un ticket pour avoir un sandwich. Je lui demande combien je lui dois, il me dit : « rien mon camarade, je te l’offre ». J’ai tout de suite compris que j’étais dans un vrai lieu de fraternité.
Dès le début du meeting, la présentation des différents candidats sur la liste, principalement issus du monde ouvrier et syndical, fait que je me retrouve en eux. Ce sont des ouvriers, des salariés, des fonctionnaires, des précaires qui travaillent et connaissent la réalité du monde du travail. On est bien loin des listes de technocrates et du microcosme parisien.
Quand la syndicaliste Manon Ovion, qui a mené une grève de 84 jours pour obtenir des augmentations de salaire chez Verbaudet, dit : « il faut que les salaires soient indexés sur l’inflation », c’est une mesure qui me paraît indispensable et de bon sens.
On entend parfois que la jeunesse ne s’intéresse plus à la politique. J’invite ceux qui pensent cela à écouter nos jeunes candidats qui ne veulent plus des délocalisations et qui aspirent à travailler et vivre dignement sur nos territoires. Et je les invite aussi à écouter le discours de Léon Deffontaines qui, à 27 ans, pourrait porter notre voix à Bruxelles, celle des travailleuses et des travailleurs.
Enfin on entend parler de la fin de l’austérité budgétaire dans un programme politique, de la défense des services publics et de la protection sociale nivelée vers le haut dans toute l’Europe, de la taxation des plus riches et des grandes entreprises qui engrangent des profits toujours plus élevés sans jamais augmenter les salaires.
Léon Deffontaines lance un appel à la paix, clair, sans aucune ambiguïté. On parle de solidarité avec toutes les femmes et tous les hommes qui souffrent dans des pays en guerre et on parle de paix.
On parle aussi de mesures écologiques d’application immédiate. Une écologie qui n’est ni punitive ni décroissante, mais basée sur l’adaptation à nos besoins réels. Du déploiement d’énergies vertes financées par des investissements publics et une volonté politique de sortir des énergies carbonées.
J’avoue qu’à la fin du meeting, moi aussi j’ai crié : « Léon à ruxelles ! »
Samuel Grenier
Article publié dans CommunisteS, n°992, 17 avril 2024.